Le Diatope de Xénakis : renversant !
Titre
Le Diatope de Xénakis : renversant !
Créateur
Sujet
Description
Critique par Le Journal du dimanche du Diatope de Iannis Xenakis (polytopes combinant musique, architecture, spectacle laser et textes programmatiques) à l'occasion de son inauguration devant le Centre Georges Pompidou. Réception de l'oeuvre par le public (dont Michel Guy) et conditions d'écoute. Détails techniques : longueur des câbles électriques, nombre de flashes électroniques. Comparaison du compositeur Iannis Xenakis au peintre Victor Vasarely.
Source
Centre Iannis Xenakis 2742, fonds Sharon Kanach
Date
1978-07-16
Éditeur
Le journal du dimanche
Droits
Tous droits réservés.
Relation
“Un drôle de chapiteau pour le spectacle Xenakis sur l’esplanade Pompidou,” Centre Iannis Xenakis, http://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/284.
“La nouvelle fête du son et de la lumière,” Centre Iannis Xenakis, http://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/285.
“Le cirque Xenakis au Centre Pompidou,” Centre Iannis Xenakis, http://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/286.
Touchard, Olivier. Journaliste, “Vous avez dit Diatope ? ,” Centre Iannis Xenakis, http://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/287.
“Xenakis sans danger,” Centre Iannis Xenakis, http://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/288.
Format
article de presse, 1 p. ; 21x29,7 cm
Langue
Titre propre
Le Diatope de Xénakis : renversant !
Retranscription du texte
Le Diatope de Xénakis : renversant !
UNE certitude : le Diatope de Xénakis n'est
pas un spectacle à dormir debout. Il faut
le voir couché. Pour- en goûter les célestes
attraits, contempler ces araignées de lumière
au plafond, vous devez en effet vous vautrer par
terre, à même le sol où l'on a beaucoup marché.
En ces temps boueux, cela nécessite une tenue
spéciale. L'uniforme hippie est recommandée.
J'ai vu des spectateurs stoïques. Un ancien ministre
de la Culture, Michel Guy, dont l'élégance
est connue, prit sans hésitation la position de
l'admirateur couché. Xénakis à sa manière renverse
ainsi les ministres. Michel Guy est coutumier
du fait. Directeur du Festival d'Automne, il
fut le promoteur de ce genre de spectacles. Ce
Diatope est un peu son enfant. Quant à sa mère
nourricière, ce sont les folies Beaubourg. Ce
nouveau-né doit avoir de l'appétit : 160 km de
câbles électriques, 1.680 flashes électroniques,
.quatre lasers et autres babioles biberonnent sec
du pétrole sous forme de kilowatts en cette époque
de pénurie.
Qu'importe si le résultat est prodigieux. A sa
manière il l'est. C'est le prodige de notre temps :
en art, plus les moyens mis en œuvre sont énormes,
plus le résultat est maigre. Quand vous entendez
un artiste vous parler de cerveaux électroniques,
sortez votre loupe pour voir la souris
qu'enfantera cette montagne scientiste. Xénakis
rejoint ici le peintre Vasarely. Tous deux taquinent
l'ordinateur avec frénésie. Vasarely en sort
des carrés et des ronds. Ils font la joie des maternelles.
Xénakis en extrait des lignes droites
et des points lumineux. Ils font la tristesse du
Centre Pompidou.
Au fait... méfiez-vous. Ce spectacle a lieu sous
un chapiteau faisant pendant à celui du cirque
Gruss. Ne vous trompez pas de tente. Vos enfants
seraient déçus, vous aussi certainement.
Ce Diatope n'est pas du cirque à l'ancienne :
C'est du cirque à la Beaubourg.
UNE certitude : le Diatope de Xénakis n'est
pas un spectacle à dormir debout. Il faut
le voir couché. Pour- en goûter les célestes
attraits, contempler ces araignées de lumière
au plafond, vous devez en effet vous vautrer par
terre, à même le sol où l'on a beaucoup marché.
En ces temps boueux, cela nécessite une tenue
spéciale. L'uniforme hippie est recommandée.
J'ai vu des spectateurs stoïques. Un ancien ministre
de la Culture, Michel Guy, dont l'élégance
est connue, prit sans hésitation la position de
l'admirateur couché. Xénakis à sa manière renverse
ainsi les ministres. Michel Guy est coutumier
du fait. Directeur du Festival d'Automne, il
fut le promoteur de ce genre de spectacles. Ce
Diatope est un peu son enfant. Quant à sa mère
nourricière, ce sont les folies Beaubourg. Ce
nouveau-né doit avoir de l'appétit : 160 km de
câbles électriques, 1.680 flashes électroniques,
.quatre lasers et autres babioles biberonnent sec
du pétrole sous forme de kilowatts en cette époque
de pénurie.
Qu'importe si le résultat est prodigieux. A sa
manière il l'est. C'est le prodige de notre temps :
en art, plus les moyens mis en œuvre sont énormes,
plus le résultat est maigre. Quand vous entendez
un artiste vous parler de cerveaux électroniques,
sortez votre loupe pour voir la souris
qu'enfantera cette montagne scientiste. Xénakis
rejoint ici le peintre Vasarely. Tous deux taquinent
l'ordinateur avec frénésie. Vasarely en sort
des carrés et des ronds. Ils font la joie des maternelles.
Xénakis en extrait des lignes droites
et des points lumineux. Ils font la tristesse du
Centre Pompidou.
Au fait... méfiez-vous. Ce spectacle a lieu sous
un chapiteau faisant pendant à celui du cirque
Gruss. Ne vous trompez pas de tente. Vos enfants
seraient déçus, vous aussi certainement.
Ce Diatope n'est pas du cirque à l'ancienne :
C'est du cirque à la Beaubourg.
Nombre d'exemplaires
Pas d'unité physique, 1 exemplaire numérique uniquement.
Collection
Citer ce document
Cotté, Jean. Critique musical, “Le Diatope de Xénakis : renversant !,” Centre Iannis Xenakis., consulté le 10 juin 2023, https://www.centre-iannis-xenakis.org/items/show/283.